PROBLEME DE GIBBS

 

CONTENU : Mis à jour janvier 2008, revu sept 2011

 

 I Position du problème

 

II Rappels sur les mouvements képlériens

 

III Résolution du problème de Gibbs

 

IV CAS D'APPLICATIONS

 

I POSITION DU PROBLEME:

 

On suppose que des observations optiques ou radar, ont permis de préciser trois positions, naturellement coplanaires, d'un satellite en mouvement dans un champ newtonien. L'orbite est donc une conique, ellipse ou hyperbole en général.

Nous connaissons donc trois rayons vecteurs:

La résolution que nous allons donner, fournit alors:

    • le paramètre p (visualisé ci-contre en noir)
    • l'excentricité e
    • les vecteurs P Q, W du repère périfocal
    • la vitesse V en chacun des points de l'orbite.

II RAPPELS:

A toute orbite képlérienne on associe des invariants scalaires ou vectoriels, qui constituent des intégrales premières du mouvement, donnons les trois utiles à cette étude:

Le vecteur moment cinétique réduit, normal au plan orbital et orientant le sens du mouvement orbital.

Le vecteur excentricité qui pointe le périgée, donne donc le grand axe et l'excentricité par sa norme

Le paramètre p ( visible sur la figure), longueur constante caractéristique de l'orbite. On rappelle que dans le repère périfocal galiléen PQW, l'équation de la conique s'écrit:

Un calcul géométriquement évident donne :

Cette dernière relation sera utilisée plus loin.

III RESOLUTION:

On définit trois nouveaux vecteurs associés à l'orbite:

Dans les axes du repère périfocal, on a de toute évidence:

Utilisant le développement du double produit vectoriel et la relation donnant p-r on a:

De toute évidence le calcul s'achève par :

Enfin un calcul plus complexe, que nous ne faisons pas, fournit la vitesse en un point:

Le calcul se termine classiquement par celui des paramètres orbitaux connaissant le vecteur position et le vecteur vitesse.

Voici les calculs pour la formule ci-dessus :

Reste à évaluer la constante devant le crochet :

Ce qui achève le calcul.

NB : Le signe + ou - provient simplement du fait que le mouvement peut s'effectuer dans deux directions, propriété que la donnée des 3 rayons vecteurs ne précise pas.

REMARQUE CAPITALE :

Le problème que nous avons résolu est purement géométrique, puisqu'il consiste à déterminer l'ellipse qui passe par les trois points donnés que sont les extrémités des trois rayons vecteurs. Dans cette affaire, il n'est pas question de temps, ni de sens de parcours sur l'ellipse.

On ne s'étonnera donc pas de trouver deux solutions à ce problème, ayant en commun : la même ellipse, le même périgée, le même apogée et le même grand axe. Les deux solutions ne diffèrent que par le sens de parcours. Il faudra donc, dans les applications pratiques donner un critère de séparation des cas.

QUEL CRITERE ?

1 - Pour une même orbite le sens de parcours est intimement lié à l'inclinaison orbitale, avec i<=90° pour un déplacement "vers l'Est" et i>90° pour des orbites spéciales comme celles des satellites d'observation civils ou militaires ( SPOT, HELIOS) donc l'information sur i, si elle est connue suffit à séparer les cas.

2 - Si les rayons vecteurs ont été obtenus par écho radar ou écho laser, il est alors possible de récupérer, notamment avec l'écoute des transmissions, le décalage Doppler qui suivant son signe va dire si la vitesse radiale est positive ou négative.

Il suffit alors de calculer le produit scalaire du rayon vecteur et de la vitesse pour choisir s'il faut prendre la vitesse ou son opposé.

OUTILS DE CALCUL :

L'auteur fournit des routines écrites en Pascal, avec les sources et les exécutables sur site ert téléchargeables.

En particulier :

GIBBS.EXE

Logiciel de localisation en képlérien:

A partir de 3 visées ( Distance, Elévation, Azimut ) donne les paramètres orbitaux de la trajectoire satellite.

TROISPOS.EXE

Plus général et théorique, application stricte de ce cours.

A partir de 3 rayons vecteurs absolus, dans IJK donne le vecteur vitesse pour le premier rayon vecteur.

Le calmcul des paramètres orbitaux devant s'achever par RV_PARAM.EXE

 

IV CAS D'APPLICATIONS :

Il est classique dans les opérations de Ranging Tracking, durant une période de visibilité d'un satellite circumterrestre, de déterminer 3 rayons vecteurs de la position d'un satellite à trois instants différents.

Il en est de même de sondes interplanétaires munies de réflecteurs laser. Examinons quelques technologies.

NB : Il n'est pas de la compétence de ce site d'expliquer en détail, le fonctionnement des systèmes de positionnement. Quelques mots clés, vous permettront de rapidement récupérer une information qui sera nettement plus complète que ce que l'auteur pourrait recopier. On ne donnera donc que le nom et le principe.

1°) Système DORIS :

DORIS = ( Détermination d'Orbite et Radio positionnement Intégrés par Satellite )

Développé par le CRGS&CNES&CNRS. C'est un système radioélectrique Doppler qui réalise des mesures de vitesse relative entre la cible et les stations d'un réseau mondial de stations émettrices dites d'orbitographies.

La localisation de stations sol atteint une précision de l'ordre du cm. Excellent pour les applications de géodésie.

Pour la mesure de la vitesse radiale, une précision de 0.3 mm/s est atteinte.

A bord d'un satellite ou d'un véhicule le système DORIS est complété par le dispositif DIODE = ( Détermination Immédiate d'Orbite par Doris Embarqué )

2°) Télémétrie laser :

Basée sur la mesure ultra précise du trajet aller retour d'une impulsion laser réfléchie, par le réflecteur laser du satellite, qui renvoie l'onde dans la direction incidente.

Précision de l'ordre du cm, qui en fait une technologie idéale en géodésie ou en océanographie.

3°) Localisation GPS :

Inutile de développer ce concept dont la vulgarisation est connue de tout le monde.

4°) Réseau DSN :

C'est un réseau développé par la NASA, DSN = ( Deep Space Network ) de stations de poursuite DSS = ( Deep Space Station ).

La précision atteint 10 m pour des distances de 200 millions de km et 30 km pour Voyager 2 au niveau de Pluton.

V CALCULS :

Il est clair qu'une station récupère 3 positions en axes locaux ( D = distance, El = Elévation , Az = Azimut ) , à partir desquelles on reconstitue les 3 rayons vecteurs centraux absolus. La théorie de Gibbs achevant le calcul.

Voir détail des calculs

Guiziou Robert janvier 2008, sept 2011